Première création de la compagnie (2013), La Ronde des Dépités, c’est des fragments de textes de Molière qui ont en commun de parler des relations entre les hommes et des femmes. Du mariage arrangé à la violence conjugale, en passant (finalement) par la pédophilie, la satire du couple chez Molière est fine et forte comme la moutarde qui monte au nez de George Dandin. Dans cette microsociété, comme dans la Ronde de Schnitzler, la classe sociale est un stigmate qui vous colle au langage et qui vous fige dans une posture.
La Ronde des Dépités, c’est une vingtaine de personnages dont le défilé est orchestré par un Arlequin philosophe, farceur et bien souvent dépassé par les événements. La Ronde des Dépités, c’était au départ une expérience de théâtre déambulatoire dans le métro parisien (sous le label des Musiciens du Metro), ou comment Martine et Sganarelle font irruption dans votre quotidien, vous invitent à faire un pas de côté, finissent par vous faire louper votre station.
Par la suite les Dépités sont sortis de la cave, ils ont investi des musées, des Châteaux, dans cette même recherche d’adaptation à l’espace, de rupture des barrières entre les acteurs et les spectateurs. Le spectacle se transforme, se pose dans le calme d’une après-midi d’été ou dans la tourmente de l’espace urbain. Un phénomène d’échos se crée entre les personnages, les histoires racontées, les spectateurs et les lieux : au détour d’une allée, Dom Juan courtise la belle Charlotte. Au pied de l’escalier, Claudine et Lubin se chamaillent.
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Château de Nemours , 77, septembre 2016.
Photos : Alain DESESQUELLE (adphotographie) et Daniel FLAVIGNARD.
Espace culturel des 26 Couleurs, Saint-Fargeau-Ponthierry, 77, mai 2014.
Film institutionnel des Monuments Nationaux, Château de Champs, 77, juillet 2014.
Le spectacle existe aussi sous une forme fixe. Dans l’une ou l’autre forme, il a été donné 48 représentations entre 2013 et 2018. Pour plus d’informations : http://viensvoirenface.com/qui-sommes-nous/520-2/
LA RONDE DES DEPITES