Lyrique, fantastique, démesuré, ce « poème dramatique en 5 actes », avec ses 50 personnages, ses montagnes, ses torrents, ses déserts, ses chevaux, ses cochons et ses trolls était initialement une pièce destinée à la lecture. C’est une fable poétique, incongrue et parfois grotesque qui emprunte à la mythologie norvégienne. Elle s’attache aux pas d’un jeune fanfaron, vaurien, incapable, mais qui possède le don de transformer la réalité par ses mensonges.
Avec deux années d’allers-retours entre le plateau et l’atelier, soit pas loin d’une vingtaine de semaines de recherche, mettre en scène (ou devrait-on dire, essayer de mettre en scène) ce chef d’œuvre a été l’expérience de création la plus absolue de Viens Voir en Face, entre laboratoire et rêve éveillé.
Marionnettes à fils, marionnette géante, masque, masque porté, théâtre d’ombres, ombres filmées, toutes ces techniques sont entrées en jeu pour esquisser un portrait kaléidoscopique de la figure de Peer, maître menteur aux mille visages, « personnage fabuleux » dont on ne sait plus bien s’il a existé ou non, mais surtout conteur extraordinaire. Comme porte d’entrée dans la légende, les voix du peuple qui aime les histoires, participe à les fabriquer, se fait ensuite « avoir» par elles.
Photos Emmanuel Piau – La Nef- Manufacture d’Utopies (création octobre 2016) et La Ferme Corsange (résidence novembre 2015)
Portée par quatre comédiens-marionnettistes et un clarinettiste, la pièce, dont la création avait été accueillie les 13 et 14 octobre 2016 par La Nef-Manufacture d’Utopies, a vu sa diffusion s’arrêter en 2018 après quinze représentations. Ce qu’il en reste ? Quelques retours émus de spectateurs, un bataillon de créatures prêtes à reprendre du service, et une source inépuisable d’inspiration pour les travaux futurs de l’équipe artistique…
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